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Le Grand Raid 100 miles “La Diagonale des Fous” 2011

Le Grand Raid. La Diagonale des Fous. 162 kms et 10,000 metres de dénivelé positif. En une étape. Surement dans le top 3 des courses d’Ultra Trail les plus dures au monde, derrière la BadWater, devant l’UTMB et la Western State. 2500 trailers, principalement d’Europe, prennent le départ chaque année, 5000 coureurs si on compte les autres courses (80km et 110km) qui se deroulent le meme week-end.

 

AfficheDiagonale

Parcours

 

Après 20 heures de vol et un transfert d’aéroport à Paris, nous arrivons enfin sur un petit volcan planté au milieu de l’océan indien, l’ile de La Reunion. L’accueil est chaleureux: un verre de rhum arrangé attend chaque coureur une fois les bagages récupérés, et on sent que cet évenement est un grand moment pour les Reunionais. Dejà à Orly le douanier nous demandait : “vous y allez pour le Grand Raid ?”.

Mafate

 

Apres deux jours tranquilles sur place pour se remettre du decalage horaire où nous decouvrons le cirque de Mafate lors d’une ballade ainsi que les plages du Nord et leurs poissons tropicaux, il est deja temps de récupérer le dossard. Tout le monde le retire en meme temps, l’occasion d’une bonne cohue, mais l’ambiance est sympatique dans cette desorganisation totale. Dernieres consignes: un pont écroulé force l’organisation à rallonger legerement le parcours. Et une section tres humide et vraiment tres boueuse sera peut-etre modifiée, nous serons informés pendant la course ! En fait l’organisation choisira de ne rien changer et sera tres critiquée, car 15kms se feront dans de la boue jusqu’aux chevilles, causant de tres nombreux abandons, le plus gros ratios de l’histoire du Grand Raid (50%).

 

Dossard

 

Jour J. La matinée est passée a preparer le materiel, le sac ainsi que les affaires de rechange que je pourrai récupérer à deux endroits sur le parcours. La météo s’annonce acceptable, malgré de très basses temperatures en haut du volcan (4 degrés celsius, gants et bonnet obligatoires !). Puis j’enchaine sur trois heures de sieste, un dernier repas de pates, et je descends en centre-ville prendre le bus qui m’amene au depart, de l’autre coté de l’ile où le depart aura lieu à 22h.

 

Sacs
Dans le bus, certains (comme moi) dorment un maximum, d’autres racontent leurs exploits passés (TransAqu’, Marathon des Sables, UTMB) ou à venir (” je vise 45h”), sachant tres bien que c’est du bluff et que la plupart d’entre nous abandonnera. On se rend vite compte que ceux qui donnent le plus de conseils sont souvent des gens qui ont déja abandonné… mais passons. J’ecoute quand meme d’une oreille distraite les infos des locaux sur le rythme à adopter au debut en fonction des barrieres horaires (ma voisine a abandonné l’an dernier au km 15 hors délais !!!).

 

 

Bus
A Cap Méchant, controle des sacs, et deux heures d’attente. J’ai pris quelques pattes froides, et j’ai bien fait car il y a tres peu à manger. Cecile, Dominique et Alain me rejoignent, c’est un peu stressant d’attendre donc agreable d’avoir de la compagnie, puis l’heure approche, nous nous levons tous pour nous placer devant (mais tout le monde ne peut pas etre devant…).
Cap Mechant

 

Le depart est donné à 22 heures, et ca part vite pour 160km ! Les traileurs ne veulent pas etre derriere pour la premiere montée qui se fait en file indienne, car cela peut serieusement retarder la progression pour le premier check-point. Nous allons beaucoup trop vite mais je suis le mouvement sur les 15 premiers kilometres au milieu des cannes à sucres, et pointe 781 à minuit moins dix au pied du volcan.
Depart
Le volcan. Je n’ai jamais vu une montée aussi raide. 1800 metres en 6 kms. il faut s’aider des mains et ca glisse, impossible de doubler, c’est extremement etroit. Les gens partis trop rapidement peinent deja et se poussent, mais la progression est extremement lente… C’est epuisant, et une fois sorti de la foret, le sol fait de roche volcanique devient tres dur avec de nombreux cailloux, rendant la marche technique, et desagreable quand on s’explose le pied sur les pierres que l’on ne voit pas à la lumiere de la frontale. Je decide de ne pas m’arreter avant le prochain ravitaillement, meme si la tentation est grande. Enfin a Foc Foc, à 3 heures 30 du matin. Sur la crete, le vent souffle fort, et la temperature ressentie est proche de zero. Je me refroidi beaucoup et sors polaire, gants et bonnet, mais dur de se rechauffer, je decide de m’offrir une heure d’ipod pour avancer sans trop y penser. Je me garde de la batterie pour les moments difficiles, et c’en est un.
Profile

 

 

En haut du volcan, la Plaine des Sables: le terrain est plutot plat, le sol toujours tres abrasif (les semelles en prennent un coup!), maintenant le peloton s’est étiré, on marche / trottine sur la plaine à plus de 2400m d’altitude, c’est magnifique et lunaire. Au ravitaillement suivant a 4h du matin, on a enfin de la soupe chaude, cela faisait 2 heures que j’en revais… il fait vraiment froid et c’est dur de repartir, mais je veux avancer. Le paysage de la Plaine des Sables est magique, je me promets d’y retourner de jour.

Apres une bonne montée, et une descente technique au milieu des cailloux, le jour se leve pour mon arrivée au Piton Textor. Le soleil se leve, il est 6h du matin. Changement de chaussettes, soupe, creme anti-frottement, rangement de la polaire. Ca va mieux. Je ne suis pas en grande forme, je cours peu et me fais pas mal doubler, mais je sais que la route est encore longue…

 

 

Belouvre
Belouvre
Belouvre3

 

La section suivante, dans la foret de Belouve, fera de cette edition de la Diagonale des Fous celle avec le plus d’abandons (50%). il a enormement plu et cette foret n’est que boue. Le passage de 600 concurrents avant moi n’arrange pas les choses. Le terrain tres accidenté avec de nombreux raidillons nous force à utiliser les branches des arbres pour progresser, et on assiste à de nombreuses chutes. Je reussis à garder à peu pres mes pieds en état, mais j’avance à moins de 3km/h. Les gens pestent, c’est effectivement tres difficile de progresser, et on galère plus qu’autre chose, on se fatigue beaucoup a glisser dans chaque montée/descente, pour finalement ne pas trop avancer.

Enfin, je ressors de Belouve. Le Col de Bebour est a 2200m. Mon objectif d’arriver de jour à Cilaos, où m’attendent mes supporteurs, parait compromis. J’attaque la descente sur Hellbourg sous un petit crachin. il pleut souvent dans ce cirque, et la vue est completement bouchée en cet apres-midi. Le cirque de Salazie est devant nous.

 

 

 

Hellbourg, petite bourgade animée au fond du cirque de Salazie a 960m d’altitude, atteinte apres 16h de course et où je reste 15mn dans le froid au milieu d’un stade trempé où on ne peut pas s’assoir par terre, avant d’attaquer la très difficile montée du Cap Anglais et Refuge du Piton des Neiges. Je démarre derrière un petit groupe, et assez vite j’accelère le pas, suivi par quatre bons grimpeurs. Mais je me rends compte rapidement que c’est VRAIMENT une montée tres difficile sur un chemin très étroit, et aprés 1h30 de montée, un des trailers derrière moi craque psychologiquement et me demande a chaque virage quand on arrive ! J’ai le GPS, et je sais qu’il reste 1.5km jusqu’à Cap Anglais, soit 35mn minimum, mais n’ai pas le coeur à lui dire la vérité… il lache le groupe, et je me force à garder le rythme. Je suis un peu dans les vappes, et mets le pied dans le vide… Un à-pic de 500 metres, mais je m’arrete dans un buisson, et les trailers derrière moi m’en ressorte.

Nous venons de monter 1500m. Apres Cap Anglais, la pente est vraiment plus facile et je pointe au gite du Piton des Neige (2500m) à 18h, 761eme. Beaucoup de vent et la nuit va tomber en 30mn, je sors polaire et lampe frontale. Vraisemblablement je perds un gant à ce moment là, ce qui fait que je devrai utiliser une chaussette comme gant pour la deuxieme nuit, pas génial !

 

Cilaos

 

J’entre donc dans le deuxieme cirque, Cilaos. Magnifique. La descente sur Cilaos est technique et tres raide, mais je me depeche pour avancer de jour. La nuit tombe très vite, et seuls les locaux qui connaissent le chemin peuvent courir dans la descente. Une fois en bas, le marquage est mauvais mais les lumières de la ville m’indiquent que la premiere “base vie” où m’attendent des chaussures sèches et mes supporters est à moins de deux kilomètres. Je suis vraiment seul depuis quelques kilometres, et il me tarde de retrouver la civilisation.

Mes supporters sont la, et ca fait du bien apres 90km de course. Je m’arrete chez le podologue pour soigner un debut d’ampoule, mais mes pieds sont en excellent etat quand on voit les degats fait par la boue aupres des autres concurrents. Pas d’attente, car je suis dans le premier tiers. J’entends les rumeurs de beaucoup d’abandon deja. Je change completement ma tenue, mes chaussures, et attrapent deux assiettes de pattes / poulet. Yummy yummy. La nourriture sur le Raid est vraiment tres moyenne mais on l’apprecie quand meme… Je passe 15 minutes avec ma famille, avant de repartir dans la nuit noire. Il est 23 heures.

 

Nuit2
La prochaine section est un gros morceaux: sortir du cirque de Cilaos pour basculer dans celui de Mafate via le col du Taibit . Je décide d’attendre un autre trailer pour repartir à deux, car on y voit pas grand chose et le marquage est mauvais. Je suis donc un Reunionnais pendant deux kilometres, mais il prefere avancer seul, tant pis. Je rejoins un groupe de 3 reunionnais, qui m’aident à trouver le chemin jusqu’au debut du sentier, et ensuite me disent d’y aller seul. Sympa. J’attaque la montée assez fort, les pattes font leur effet, et pas de risque de se tromper de chemin. C’est vraiment raide. Au bout de quelques kilometres, je devine les lumières du prochain ravitaillement. Je decide de garder mes barres céréales pour la nuit, et me dis que je me ravitaillerai qu’au check-point. Mais 30 minutes plus tard, je commence à me sentir très faible, j’ai mal estimer la distance, et je lutte sur les 500 dernieres mètres. J’arrive épuisé et mort de froid, le responsable du ravitaillement me prend en charge et me force à dormir 10 minutes au bord de la route sur un lit de camp. Je me reveille transi de froid, et pour me requinquer, le bénévole me donne des quartiers d’orange imbibés de sel. Degueulasse, mais ca réveille. Un thé et je me mets en route, pour me rechauffer, même si on me conseille de rester. J’allume mon ipod pour me redonner du courage et apres quelques minutes, je suis rechauffé et prêt à affronter le col du Taibit et ses 2100m d’altitude. Le km 100 est franchi. La fin de la montee se fait sous un beau clair de lune, dans une foret clairsemee, et on voit les lampes des autres trailers dessiner un serpentin au le long de la montagne.

Au col du Taibit, on bascule dans le dernier cirque, le cirque de Mafate. La descente est assez agreable, quelques coureurs dorment dans l’herbe le long du sentier sous leur couverture de survie. On arrive 600m plus bas a Marla. Ravitaillement tres sympatique, bonne soupe, changement de chaussettes, rechargement 10mn de l’ipod. J’affiche 28 heures de course, il est 2h du matin. Je repars sur une section tres plate et assez facile. Ca deroule bien, je me sens bien, le chemin est facile a trouver, il y a moyen de bien trottiner, malgre quelques passages techniques sur des gros caillous ou rivieres.

 

 


Ma course bascule à ce moment là. Je commence a ressentir une petite gene chaque fois que je leve le genou droit. Pendant 30 minutes cela ne m’inquiete pas trop, ca fait finalement presque 30 heures que je cours. Mais cela devient vraiment penible et j’arrive en ralentissant vraiment le rythme à Trois Roches, dans cette section finalement assez facile (300m de denivele negatif). Au check-point, pas de medecin, je repars donc apres changement de piles de frontale, on me dit qu’il y a un médecin au prochain ravitaillement. Cool, 10km avec une tendinite avant de voir un toubib, ca n’arrange pas mes affaire. On traverse une riviere assez large, attention a ne pas se mouiller les pieds. Ah ben zut, c’est fait.

Les 5 kms suivant sont assez facile mais il est de plus en plus difficile pour moi de lever le genou droit. J’avance de facon a ne pas avoir a plier ce genou, sautant les caillous en descente ou grimpant avec la jambe gauche devant uniquement. Mais bon le terrain est quand meme accidente et je sens de plus en plus cette tendinite qui s’aggrave. Je mettrai une heure quarante a faire 5 kms ! A l’approche de Roche Plate, vers 4 heures du matin, la fatigue de deux nuits blanches, l’impression que ce genou ne tiendra pas encore 50kms, et la sensation que ca ne va pas aller en s’ameliorant me font un peu craquer. Je me trompe de route avec deux autres trailers. On rebourse chemin, et j’arrive deprimé à Roche Plate, le genou détruit.

Roche Plate. Un village, ici on dit un ilet, au milieu de nul part. Dans le cirque de Mafate, pas de route, tout se fait par helicoptere ou dos d’homme, au choix. Dans l’ilet, quelques maisons, une ecoleo u le ravitaillement est installe. Dans la salle de classe, 25 lits de camp peut-etre, un medecin, deux infirmieres, et beaucoup de coureurs épuisés. Je discute avec la médecin, elle n’a pas d’antiinflammatoires ou ibuprofene. Je lui demande ce qu’elle ferait a ma place. Je sais tres bien que courir avec une tendinite ne peut qu’empirer la situation voire vraiment compromettre une saison, mais je veux l’entendre de quelqu’un d’autre. Je n’ai jamais abandonné sur une course, et c’est vraiment dur. Je lui annonce que je vais abandonn donc. Elle m’explique que pour sortir du Cirque, il faut que je compte 3 heures de marche via le sentier du Maïdo. Là un 4×4 pourra me recuperer. J’hallucine un peu… Comme j’ai de la bande elastique dans le sac, elle me fait un strapping du genou, et me conseille de dormir 30mn avant de repartir. Resigné, je me traine sur le lit picot, mets mes boules quies, et essaie de dormir. Je somnole, mais trente minutes apres, le soleil s’est leve, il fait plein jour (on n’est pas loin de l’equateur…) et j’ai vraiment envie de repartir. Je prends un doliprane que je me gardais precieusement, et repars, pas certain de ce que je vais faire si ce n’est essayer d’arriver a Deux-Bras, la 2e grosse base-vie ou j’aurai des medecins un peu plus equipés, et la possibilité de repartir en 4×4. Quitte a mettre 3 heures a sortir du cirque, autant rallonger un peu (5h) et rester sur le parcours.

 

Mafate1
Mafate2

 

Je repars et il fait chaud, vraiment chaud ! En moins de deux heures je suis passé d’un froid de canard à une chaleur d’été. Mais surtout, je me concentre pour ne pas plier mon genou, bien soutenu par le strapping. Mais le chemin, pas trop difficile dans ce cirque, est quand meme parcemé d’enorrmes blocs de pierre, qu’il faut escalader. A chaque erreur la douleur me rappelle a l’ordre. Je me fais pas mal doubler.

A l’ilet des orangers, je ne comptais pas m’arreter mais j’ai tellement utilisé mon eau que je dois ravitailler. Ce village de quelques maisons est un des plus innacceptibles de l’ile, sans accès route bien sûr. Le seul aussi où ils ont un entonnoir pour remplir mon camelback ! On arrive ensuite le long du rampart, avec une vue magnifique sur le cirque. J’accélère le rythme en descente. Deux ponts suspendus vertigineux, la traversée de la rivière au fond de la vallée, et je pointe XXX au km 130. Base-vie de Deux-Bras. Un campement de tentes militaires, où on retrouve des affaires de rechange. En plein soleil. La foule de bénévoles, retour à la civilisation, on se sent revivre. Passage chez le médecin, je récupère du doliprane mais toujours pas d’anti-inflammatoires, et me fais mettre du froid sur le genou. Puis podologue, pour quelques pansements. Je retrouve mon sac, et change chaussures, chaussettes, t-shirt, avant de réorganiser mon sac pour la dernière partie. Je garde des affaires pour une troisième nuit, on ne sait jamais.

 

Mafate3
Mafate4

Un bon plat de carry, recette reunionaise à base de grain, riz et poulet. il va sans dire que je me ressers trois fois. Je mange à coté d’un francais installé à la réunion depuis 3 ans, et on décide de faire route ensemble. Je pense aller au bout, j’ai a peu près réussi à contenir la douleur au genou, et dans quelques kilomètre je sors de Mafate, dernier cirque du parcours. Un dernier ruisseau à traverser, et nous entamons la terrible montee de Dos-D’ane. il fait très chaud. Mais avoir un compagnon de route m’aide bien. On discute, et en haut m’attendent mes supporters. Ca y est je les vois, Alain et mes parents. Je leur raconte mes péripéties, mais que je pense finir. je les retrouve au check-point trois kilomètres plus loin, je suis environ 550 è après 38 heures de course.
Dos d'ane
En réalité, même si je m’avance pas très vite, étant donné que je passe peu de temps aux ravitaillements, je gagne constamment des places, malgré mon impression de me faire beaucoup doubler. A partir de là, ma faible connaissance de l’ile me laisse à penser qu’il ne reste que des parties faciles. Malheureusement, on attaque une descente très technique, quasiment dangereuse vue l’état des coureurs aussi loin dans la course. Evidemment avec un genou en vrac, ca n’aide pas… Une fois la bascule faite sur la vallée suivante, on arrive ensuite via un chemin facile à La Possession où je retrouve mes supporters. Je dois leur annoncer que j’arriverai surement de nuit, et surtout que j’ai vraiment faim d’une pizza apres xxx heures de course et des ravitaillements identiques à tous les check-points. Mais bon je me reprends une soupe et du paté, meme si l’absence de sommeil ne se fait pas trop ressentir. On longe l’autoroute quelques temps sous le soleil, seul passage décevant du parcours.
Dos D'ane suite

Le chemin des Anglais. On m’avait prévenu mais je n’avais pas cru. Le denivelé est faible par rapport à ce qu’on a dejà vu. Un chemin très large, une autoroute pour les trailers si il avait été en terre, mais il s’agit d’une vieille route datant de 17è siècle composée de pierres disjointes, il fut par ailleurs emprunté par les Britanniques lorsqu’ils prirent l’île en 1810, durant les guerres napoléoniennes. Le fait que nous sommes sous un soleil de plomb n’aidant pas. Personne ne court plus. Ca monte bien, et la descente qui suit casse bien les pattes. Je trouve quelques compagnons de route, avant de retrouver toute ma famille à la Grande Chaloupe, à 10kms de l’arrivée.

Chaloupe
Il est 18h, il va faire nuit très vite. il reste environ 10km et je veux finir en moins de 48 heures. J’accélère fortement le rythme dans la montée vers Le Colorado, dont les deux premiers tiers sont très faciles. Je double beaucoup, surtout des competiteurs sur le “demi-trail”, quasi hors-délai. Dans la foret, le terrain glissant est très piegeux, et se briser la cheville à ce moment là serait terrible. Malheureusement cela arrive à un trailer, à moins de 1km du ravitaillement, les bénévoles sont là rapidement.
Chaloupe
Colorado enfin. Plus que 5km de descente. Et le seul ravitaillement avec des mini-saucissons. Ca descend fort, on voit les lumière de la ville au contre-bas, mais c’est technique, et seuls les gens du coin qui connaissent bien le parcours volent de virage en virage, moi j’assure, même si je ne fais plus très attention à économiser mon genou, je veux juste arriver, avant 22h.

Au moment d’intersecter la route, je vois mes supporters dans leur magnifique t-shirts “Team IronBenne”, il est 21h, et il reste 500m de plat. Nous nous dirigeons vers le stade, c’est vraiment fini, et je cours pour les 100 derniers mètres dans le stade, car je me suis promis de toujours fini mes courses de cette facon (pas forcement dans cet état). Quel soulagement !!! 397éme sur 2400 partants et 1200 abandons, cette course est definitivement une des plus difficile du monde. Mais ca valait le coup !
La Redoute

Arrivee
Chrono
Team IronBenne
Resultats